Le plomb dans l'eau
Avec la prochaine entr�e en application de la directive europ�enne
concernant les teneurs maximales en plomb admises dans les eaux
destin�es � la consommation humaine, va commencer un des plus grands
chantiers de r�novation des r�seaux de distribution d'eau publics et
priv�s, y compris les r�seaux internes des immeubles collectifs. Le
co�t est commun�ment �valu� � 20 milliards de francs pour les
collectivit�s et 100 milliards de francs pour les particuliers !
L'enjeu est la fourniture d'une eau dont la qualit� doit �tre
garantie d�sormais au robinet du consommateur et non plus au point de
branchement de l'immeuble sur le r�seau public.
R�glementation actuelle
Le d�cret no 95-363 du 5 avril 1995, modifiant le d�cret n� 89-3 du
3 janvier 1989. relatif aux eaux destin�es � la consommation humaine �
l'exclusion des eaux min�rales naturelles, interdit les canalisations
en plomb � compter de la date de sa publication. Son domaine
d'application s'�tend aux installations int�rieures �quipant les
immeubles desservis par les r�seaux ou installations publics ou soumis
� autorisation (comprenant les r�seaux de canalisations, les r�servoirs
et les �quipements raccord�s, de mani�re permanente ou temporaire, y
compris les installations de production et de distribution d'eaux
chaudes sanitaires), etc.
Par ailleurs, il fixe la teneur en plomb maximale admise au point de consommation � 50�g/litre.
Dispositions de la directive europ�enne du 3 novembre 1998
Il s'agit de la Directive du Conseil de l'Union europ�enne n�
98/83/CE du 3 novembre 1998 relative � la qualit� des eaux destin�es �
la consommation humaine, qui fixe notamment les normes de qualit�
minimales que doivent respecter les eaux, pour celles fournies par un
r�seau de distribution, arrivant "au point o�, � l'int�rieur de locaux
ou d'un �tablissement, elles sortent des robinets qui sont normalement
utilis�s pour la consommation humaine ".
Cette directive est entr�e en vigueur le 25 d�cembre 1998.
Les normes de qualit� sont formul�es notamment en termes de teneurs
ou concentrations maximales d'�l�ments microbiologiques et chimiques,
dont le plomb.
La teneur en plomb doit �tre � terme au maximum de 10�g/litre.
Il est pr�cis� que " cette valeur s'applique � un �chantillon d'eau
destin�e � la consommation humaine, pr�lev� au robinet par une m�thode
d'�chantillonnage appropri�e de mani�re � �tre repr�sentatif d'une
valeur moyenne hebdomadaire ing�r�e par les consommateurs. "
Il est �galement pr�cis� que " la valeur doit �tre respect�e au
plus tard quinze ann�es civiles � compter de la date d'entr�e en
vigueur de la pr�sente directive [soit au 25 d�cembre 2013 (NDLR)]. La
valeur param�trique applicable au plomb est de 25 �g/l au cours de la
p�riode comprise entre cinq et quinze ans � compter de l'entr�e en
vigueur de la pr�sente directive [soit � compter du 26 d�cembre 2003
(NDLR)]. Les Etats membres veillent � ce que toutes les mesures
appropri�es soient prises pour r�duire le plus possible la
concentration en plomb dans les eaux destin�es � la consommation
humaine au cours de la p�riode n�cessaire pour se conformer � la valeur
param�trique. Lors de la mise en œuvre des mesures destin�es �
atteindre cette valeur, les Etats membres donnent progressivement la
priorit� aux cas o� les concentrations en plomb dans les eaux destin�es
� la consommation humaine sont les plus �lev�es. "
Les Etats membres ont deux ans � compter de l'entr�e en vigueur de
la directive pour mettre en vigueur les dispositions l�gislatives,
r�glementaires et administratives n�cessaires pour se conformer � ses
dispositions [soit au 25 d�cembre 2000 (NDLR)].
Que faire jusqu'� l'entr�e en vigueur des prescriptions de la directive europ�enne ?
Par curiosit�, il peut �tre proc�d� � des mesures, ne serait-ce que
pour savoir si la norme actuelle d'une teneur admise au point de
consommation de 50�g/litre est respect�e !
L'analyse doit �tre demand�e � un laboratoire sp�cialis�
(s'adresser au Centre d'Information de l'eau) ; elle doit �tre
effectu�e sur des �chantillons pr�lev�s aux robinets de consommation de
logements situ�s sur des colonnes d'alimentation diff�rentes et pour
chacun � diff�rents moments de la journ�e (heures de fortes et de
faibles consommations), ainsi que sur des �chantillons pr�lev�s aux
m�mes moments au point de branchement de l'immeuble sur le r�seau
public, et ce pour mettre en �vidence la teneur en plomb imputable au
r�seau interne de l'immeuble.
Si la norme actuelle n'est pas respect�e, c'est indubitablement �
cause des canalisations de l'immeuble ; dans ce cas, mieux vaut agir
imm�diatement car la sant� des occupants n'est pas pr�serv�e.
Si elle l'est, il sera tout de m�me int�ressant de savoir comment
l'immeuble se situe par rapport aux normes qui seront en vigueur fin
2003 et fin 2013…
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